Adapté du roman graphique de l’auteur et illustrateur suédois Simon Stålenhag, The Electric State est un projet très ambitieux : un film au budget colossal de plus de 320 millions de dollars, signé par les frères Russo (Avengers : Endgame), avec une distribution de stars et une esthétique rétro-futuriste qui mêle science-fiction mélancolique, critique sociale (plutôt rhétorique, il faut le dire) et références aux jeux vidéo des années 90. Le film, qui est sorti sur Netflix et aussi disponible sur d’autres plateformes iptv, fait déjà l’objet de débats : un produit aussi cher et visuellement raffiné peut-il tenir la route d’un point de vue narratif ?
Sommaire
L’intrigue de The Electric State
Nous sommes en 1994, mais dans une version alternative de l’Amérique dévastée par une guerre contre les robots et dominée par une technologie qui a changé la façon dont les êtres humains vivent, travaillent et pensent. Dans ce contexte dystopique, nous suivons la jeune Michelle (Millie Bobby Brown, Stranger Things), une adolescente qui vit avec un père adoptif dans une société hypercontrôlée. Après avoir récupéré un mystérieux robot abandonné dans la « zone interdite », Michelle comprend que ce petit robot – semblable à celui du dessin animé préféré de son frère disparu – pourrait être la clé pour le retrouver : son frère, que l’on croyait mort, pourrait encore être en vie… Ainsi, avec le robot Cosmo (doublé dans la version originale par Alan Tudyk, le protagoniste de Resident Alien), elle se cache dans le camion de l’ancien soldat devenu contrebandier Keats (Chris Pratt, Les Gardiens de la Galaxie), et de son robot Herman (Anthony Mackie dans la version originale). Ils entament un dangereux voyage à travers les États-Unis…
Une grande distribution
Stanley Tucci (Amables restes, Le diable s’habille en Prada) est le magnat de la technologie Ethan Skate, propriétaire de la société technologique Sentre, qui a permis aux humains de vaincre les robots rebelles dans la guerre menée par Mr. Peanut (doublé par Woody Harrelson), dont les véritables intentions étaient différentes de celles interprétées par les humains. Giancarlo Esposito (Breaking Bad) joue le rôle du colonel Bradbury, connu sous le nom de Boucher, un tueur de robots impitoyable, tandis que de nombreux autres noms célèbres jouent des rôles physiques ou de doublage, de Jason Alexander (Seinfeld) à Brian Cox (Succession), en passant par Raoul Kohli (I, Zombie) et Hank Azaria (Les Simpson)…
Entre vision et déjà-vu, un film pour enfants
Les frères Russo ont réalisé un film visuellement somptueux, plein de suggestions visuelles et de citations (de Star Wars à Navigator, d’A.I. Intelligence Artificielle à Transformers, en passant par Corto Circuito et bien sûr Les Gardiens de la Galaxie et Stranger Things), avec une direction artistique qui semble tout droit sortie des peintures numériques de Stålenhag. L’atmosphère des années 90 est soignée dans les moindres détails : logos vintage, musique grunge et rock, technologies obsolètes mais réinventées pour l’occasion.
Cependant, ceux qui sont passionnés de science-fiction et grands consommateurs de films trouveront tout cela très prévisible : reconnaître les citations est un jeu amusant, mais il n’y aura pas de surprises.
En tant que film pour enfants, en revanche, The Electric State, disponible avec abonnement IPTV fonctionne. Ce mélange de science-fiction, d’aventure et de comédie, avec des personnages que seuls les « grands » reconnaîtront comme provenant de la décennie de la narration (à commencer par Sonic), n’oublie jamais de ne pas être sanglant ou trop dramatique : la tension est atténuée au bon moment, faisant triompher la sentimentalité mais sans la séparer de l’ironie. Comme dans les films classiques pour adolescents des années 80 et 90, justement. Et il est bien trop facile de penser aux Goonies grâce à la présence de Ke Huy Quan.